L’OTAN part en guerre
Publication originale : https://ria.ru/20240122/nato-1922647465.html
Plateforme originale : RIA Novosti
Auteur(s) : Elena Karaeva
Pays de la source : Russie
Alignement de la source : Opposition franche – Plutôt d’opposition – Neutre – Média gouvernemental – Média patriote
Date : 22/01/2024 (08:00)
Traduction par Kélian SANZ PASCUAL
L’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) lance cette semaine un exercice militaire de longue durée, Steadfast Defenders, qui implique des forces terrestres et navales pour, probablement, nous montrer à quoi ressemble la « mère de Kuzma » (note de traduction : expression voulant à la fois dire « ennuis » et « Tsar bomba » en russe, l’idée générale est une démonstration de puissance militaire de très haut niveau) lorsqu’elle est traduite dans la langue de ses pays membres.
Les exercices auront lieu en Europe puisque, comme il ressort des directives rendues publiques par le haut commandement de l’OTAN, c’est sur le Vieux Continent que se trouvent les États qui craignent une « attaque russe ».
Trois jours après qu'un citoyen du Royaume des Pays-Bas, le président du comité militaire de l'alliance, le contre-amiral Rob Bauer, a expliqué précisément à la presse comment se préparer à « l'agression russe », Donetsk a de nouveau été bombardée. Bombardée pour tuer. Pas pour effrayer, mais pour tuer, éliminer autant de Russes que possible.
Près de trois douzaines de morts. Plus d'une vingtaine de blessés. Honnêtement, est-ce vraiment la Russie qui veut attaquer, est-ce vraiment notre pays qui est « agressif » lorsqu’à la suite d’un bombardement prolongé qui a pris pour cible un marché, ce sont des Russes qui sont ?
Ou faut-il souscrire à la célèbre thèse « la paix, c’est la guerre », en la paraphrasant : « la victime est toujours l’agresseur » ?
Ce soir, heure de Moscou, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU à laquelle participera notre ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, il y aura bien évidemment aussi ceux qui bombardent des cibles civiles, qui choisissent des innocents comme cibles. Le chef du département de la politique étrangère dressera un bilan politique et militaire de ce nouvel épisode de notre tragédie.
Il est vrai que, malgré les attaques contre nous qui durent depuis des siècles, il nous est très difficile de nous habituer à cela, à la mort de notre peuple. Et c’est pour cela que les déclarations des militaires de l’OTAN nous en disent long.
Si l’on ignore les statistiques fanfaronnantes sur qui, en quelle quantité et comment participe aux manœuvres de l’OTAN, et si l’on regarde également les dates (les exercices actuels sont les plus importants des quarante dernières années), alors l’une des conclusions s’impose immédiatement. Ces « défenseurs inébranlables » (Steadfast Defenders) n’ont pas pour objectif de se préparer à repousser la légendaire « attaque russe », mais plutôt de préparer les citoyens de toute l’Europe et leur société corrompue par une vie d’opulence et de facilité à la mobilisation et à la loi martiale.
Le même contre-amiral Rob Bauer a déclaré qu’il « faudra de l'eau, une radio alimentée par batterie et une lampe de poche pour survivre les 36 premières heures ». Les Européens soumis, entre autres, à l'OTAN, qui s’insurgeaient (depuis il y a bien longtemps) du manque de « bananes sur les étales », si et quand les fruits exotiques n'étaient pas livrés au magasin le plus proche en raison de grèves, n'ont pas du tout compris ce qui leur arrivait. Ils ont beau être si gentils, si aimants, si obéissants aux autorités, ils ne se sont révélés n’être rien de plus que « la population » qui devra soit aller se cacher dans des abris, soit entrer en guerre contre la Russie.
Bien sûr, nous connaissons d'avance l'issue de la prochaine « lutte des peuples » visant à écraser soit l'Empire russe, soit l'URSS, soit l'actuel « autoritarisme russe », mais nos adversaires et leur population se fichent bien de leur propre défaite et de leurs propres victimes.
Si le grand capital a pu recourir à n’importe quel crime dans le seul but de gonfler de quelques centièmes supplémentaires ses profits, alors pourquoi de mesquines considérations humanitaires devraient-elles devenir un frein là-bas, dans la collectivité bruxelloise, puisqu'elle semble avoir quelque chose à gagner dans une Russie en banqueroute, en d’autres termes conquise.
Naturellement, la presse, sentant un changement dans la direction de la stratégie militaro-politique de notre pays, s'est immédiatement mise à chanter sa vieille chanson. Et Bloomberg a même déclaré dans un commentaire éditorial que « le monde a besoin de la défaite de la Russie ».
C’est dans ce contexte que se déroule la phase actuelle de la campagne militaire contre nous.
Ayant subi une défaite dans la guerre par procuration et s’en rendant compte, les généraux de l’OTAN ont décidé de se préparer à une nouvelle étape. Oui, il s’agit en premier lieu d’exercices. Oui, ils prennent en premier lieu place en Europe. Mais l’ennemi est désigné ouvertement : c’est nous. Notre pays et notre gouvernement.
Il ne faut pas beaucoup d’imagination pour comprendre quel sort on nous prépare : les terribles images de ce qui s’est passé hier à Donetsk, ainsi qu’il y a trois semaines à Belgorod, nous donnent une idée claire et un avertissement.
Trouver des raisons et y chercher du sens est une perte de temps. Cela n’a pas non plus de sens de s’abandonner au désespoir face aux illusions brisées de notre euro-romantisme et de l’occidentalocentrisme, qui nous ont d’ailleurs été inculqués par leur propagande.
Ils ne nous ont laissé aucun choix, ni il y a deux ans, lorsqu’ils refusaient d’écouter nos préoccupations et les qualifiaient d’« inacceptables », ni aujourd’hui, lorsqu’ils brandissent des armes devant notre porte et y frappent avec un poing blindé.
Nous n’avons pas non plus de questions ni de doutes quant à la nécessité de relever ce défi. Il y a un avertissement – pour eux, et ce sera le seul.
Il suffit de regarder le tableau historique des relations entre la Russie et l’Europe pour comprendre : nos victoires sur les agresseurs réels (et non inventés) sont une valeur mathématiquement mesurable. Laquelle, bien entendu, sera verra augmentée, tôt ou tard, d’une autre unité.